Quand on photographie un coucher de soleil, il y a une erreur que de nombreux photographes débutants font … Celle de vouloir essayer de photographier le soleil alors qu’il n’a pas encore commencé à se coucher et de partir dès que le soleil est passé derrière l’horizon.
Alors que c’est à ce moment-là, que commence une période magique, celle qui débute lorsque le soleil disparaît derrière l’horizon. On rentre dans ce que l’on appelle l’heure bleue. Ce moment où le soleil s’est couché, mais que la nuit n’est pas encore tombée. Là où le ciel vire vers le bleu profond. Et c’est souvent cette période que les photographes débutants délaissent ou oublient. Or, durant cette courte période, on peut saisir de paysages avec un ciel chargé d’un bleu électrique ajoutant force et contraste à vos photographies.
Afin de ne plus louper cette magie, je vous propose d’en découvrir plus sur l’heure bleue et voir quelques trucs et astuces qui me semblent important de connaître.
Qu’est ce que l’heure bleue?
L’heure bleue est le moment durant lequel le ciel se remplit d’une teinte bleue intense. Ce phénomène se produit deux fois par jour. Chaque matin, l’heure bleue survient au début du crépuscule civil, et dure environ 30 minutes avant le lever du soleil. Et le soir, l’heure bleue survient après le crépuscule civil, juste après l’heure dorée et dure 30 minutes après le coucher du soleil. La durée varie en fonction de la saison. C’est durant l’automne et le printemps que l’on rencontre les heures bleues les plus longues et les plus intenses.
Où et quand photographier l’heure bleue ?
Tout d’abord, on ne peut photographier à l’heure bleue un peu partout. Durant cette période, vous pouvez aussi bien photographier des paysages nature, ruraux ou urbains, vous pouvez même essayer le portrait. Il est bon de noter que l’heure bleue est d’autant plus marquée que vous vous trouvez en altitude. Et qu’un ciel qui est couvert en journée, restera gris … Il n’y aura donc pas d’heure bleue.
Par contre, on l’a dit, cette période est éphémère, vous n’avez d’autres choix que d’être prêt à déclencher, car l’heure bleue ne dure que quelques minutes. Il faut donc anticiper ! Mais pas de panique, pour ne pas être en retard, j’ai un outil indispensable à vous présenter.
Il s’agit de l’application mobile Golden Hour qui vous indique, pour chaque jour et en fonction de votre position, l’heure du lever, du coucher du soleil, des crépuscules civils, nautiques et astronomiques, les heures dorées et bleues.
Ainsi, vous n’aurez plus de soucis lorsque vous arriverez à l’endroit du shooting pour savoir où et quand photographier à l’heure bleue. Et petit bonus, cette application permet également de visualiser la position et les horaires du lever et du coucher de soleil.
Cette application est gratuite et disponible sur IOS et Android
Soyez un peu prévoyant pour photographier à l’heure bleue
On l’a vu, il est nécessaire de repérer à l’avance les «bons coins» où, en plus de la possibilité de photographier le ciel, vous pourrez bénéficier d’un décor intéressant, de sujets à mettre en silhouettes. Il me semble bon d’être sur le terrain environ une demi-heure avant le début de l’heure bleue. Histoire de pouvoir peaufiner sa composition, sans paniquer !
De même, surveillez les conditions climatiques. En fonction, du ciel vous pouvez avoir des nuages d’altitude, de la brume, des nuages d’orage. Tout cela permettra d’avoir des aspects forts différents.
Prévoyez l’équipement adéquat
Le trépied photo est bien souvent obligatoire. Les poses sont souvent longues et c’est la seule manière de maintenir l’appareil suffisamment immobile. Si vous n’avez pas encore de trépied et que vous voulez en achetez un, je vous invite à lire l’article « Bien choisir son trépied photo » .
Toujours dans l’optique d’être le plus stable possible lors de la prise de vue. Il est préférable de ne pas bouger l’appareil photo en restant le doigt appuyé sur le déclencheur. Pour cela, je vous conseille, d’utiliser la fonction du retardateur. Ou encore mieux, d’utiliser une télécommande. De cette façon, vous ne ferez pas vibrer l’appareil photo lors du déclenchement de la photo.
Même si en règle générale, on a tendance à utiliser un grand angle. Vous pouvez utiliser quasiment tous les objectifs, cela vous permet de varier les focales et donc les cadrages.
Une lampe de poche peut être utile puisque ce type de prise de vue se réalise à la tombée de la nuit, et si votre appareil n’est pas équipé de touches rétro éclairées, vous aurez besoin de lumière pour lire ou modifier vos réglages.
La composition
Comme on l’a vu dans les règles de compostion, il est important d’inclure un élément principal qui va donner du relief à votre photo : un arbre, des herbes hautes, un bâtiment, une personne, etc…
La règle des tiers est également importante dans ce genre de photo, comme dans tout paysage. Placer donc votre sujet sur un point fort ou une ligne de force. Si vous photographiez le soleil se couchant sur l’eau, n’oubliez pas de prendre en compte le reflet du soleil dans votre cadrage. Essayez de ne pas le couper, jouez avec pour composer correctement.
Tirez également profit des silhouettes présentes en les utilisant comme ombres chinoises.
Les réglages pour photographier à l’heure bleue
La mise au point
Vous pouvez essayer de garder l’autofocus, mais si vous travaillez dans le noir, dans la pénombre, il est fort à parier que votre autofocus risque d’être totalement perdu. Pas de panique, il sera nécessaire de le débrayer et donc de passer en mise au point manuelle et de caler la mise au point sur l’infini. Pour cela, il suffit de tourner la bague à fond dans le sens où les objets éloignés deviennent nets. Ensuite, il ne faudra plus toucher à l’objectif. En utilisant un grand-angle, vous pourrez ainsi avoir une profondeur de champ importante et une mise au point sur l’infini suffisante pour être sûre de votre netteté.
Passez en mode manuel
Pour photographier à l’heure bleue, je vous recommande d’utiliser le mode manuel de votre appareil photo. Ainsi, vous pouvez régler le couple vitesse/diaphragme que vous désirez. De toute façon, la lumière changera en permanence. L’avantage du mode manuel, c’est que vous pourrez régler le diaphragme autant que vous souhaitez, et donc avoir une grande profondeur de champ. En parallèle, vous pourrez également régler la durée d’exposition et ainsi choisir votre effet voulu. Et c’est particulièrement intéressant si vous voulez faire des poses longues!
Evidemment, faites quelques essais avec des ouvertures et vitesses d’obturation différents pour trouver le réglage le plus approprié aux conditions. Attention également les conditions vont changer, il faudra donc adapter vos réglages au fur et à mesure du temps.
Au niveau du paramétrage de votre boîtier, je vous invite à enregistrer vos photos en format RAW et non JPEG. Le format de fichier RAW vous permettra de capter une plage dynamique bien plus large qu’un format JPEG. Et vous verrez que c’est très intéressant lorsque vous serrez sur le post traitement de vos photos!
Si vous laissez votre balance des blancs en position automatique, il est possible (en fonction de certains appareils!) que les dominantes colorées froides soient compensées. Mais pas de panique, si vous travaillez en fichier RAW et oui j’insiste, vous pourrez tout de même travailler en position automatique. En effet, ce format vous permettra de corriger la balance des blancs en post traitement. (Voir l’article « Maîtriser la balance des blancs »)
Concernant la sensibilité ISO, tout dépend de votre boîtier, mais je vous conseille de régler le nombre ISO assez bas (100 ou 200) et de travailler sur la durée d’exposition pour garantir d’avoir suffisamment de lumière.