Aujourd’hui, partons à la rencontre d’Olivier Cretin, passionné par l’urbex. Olivier a accepté de se prêter au jeu de mes questions et je vous propose donc d’en découvrir un peu plus sur ce photographe passionné. Vous pouvez également retrouver son travail sur:

Auto Portrait – Tous droits reservés à Olivier Cretin
Bonjour Olivier,
Peux-tu te présenter en quelques lignes, comme photographe, mais pourquoi pas sur ta vie en dehors de la photographie?
Jusqu’à il y a peu ma vie se divisait en 3 : mes week ends en vadrouille à photographier des lieux abandonnés, mes soirées à raconter mes explorations sur mon blog, et mes semaines à travailler dans un bureau comme ingénieur. Une vie bien remplie… Et en début d’année la naissance de mon fils a un peu chamboulé tout ça mais dans l’idée ça reste vrai !

Cimetière de voitures de l’infirme – La Conduite écolo – Tous droits réservés à Olivier Cretin
Racontes-nous quand et comment tu as commencé la photo?
J’ai commencé la photographie un peu par hasard, lorsque j’ai acheté mon premier reflex, surtout pour faire quelque chose de constructif de mes week-ends… C’était en 2010. Je ne pensais pas que ça marcherait aussi bien: je me suis très vite mis à photographier tout ce qui bouge et à ne plus sortir sans mon appareil ! Quelques années, plusieurs voyages et un projet 365 plus tard, j’ai découvert l’urbex, l’exploration des lieux abandonnés…

Distillerie Martini – En solo – Tous droits réservés à Olivier Cretin
Quelles sont tes spécialités photographiques ?
Je me considère comme photographe urbex. Je fais aussi un peu de photographie de voyage mais c’est plus anecdotique, plus personnel.

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Mais en fait, c’est quoi l’urbex ?
L’urbex est un genre photo bien à part, qui se rapproche de la photo d’architecture ou photo immobilière si l’on s’en tient à la technique photo. Mais c’est une passion plus large qui a des cotés Indiana Jones, à la recherche de trésors : c’est d’abord de longues heures de recherche pour trouver des lieux potentiels à visiter, ensuite c’est partir à l’aventure : des trajets toujours plus longs pour aller découvrir de nouveaux lieux toujours plus loin, l’appréhension de ne pas savoir sur quoi on va tomber et un certain goût du risque et de l’interdit… Tout ça pour profiter de lieux magnifiques, hors du temps avec des ambiances de fin du monde.

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Comment se compose ton sac photo ?
Dans les lieux abandonnés souvent difficiles d’accès, l’essentiel est de rester léger et prudent. Je prends un reflex avec 2 objectifs : un ultra grand angle pour les photos de pièces dans leur ensemble et un trans-standard pour les photos plus rapprochées. Ensuite un trépied (et télécommande) sont nécessaires car on manque souvent de lumière dans des pièces sombres. Je prends aussi plusieurs lampes : une frontale pour explorer et un petit projecteur pour exposer les pièces trop sombres. Enfin j’ai toujours une mini trousse à pharmacie et un téléphone pour le côté sécurité.

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Est-ce que ton travail est influencé par certains photographes?
Bien sur, nous sommes tous influencés par d’autres. Comme photographes urbex, j’ai rêvé devant les photos d’autres qui ont exploré avant moi, comme Romain Veillon ou encore David de Rueda. Mais je m’intéresse à d’autres types de photographie, notamment la street. Au contraire de l’urbex où l’on a tout son temps, j’admire la street photo pour l’instant décisif qu’il ne faut pas rater. J’aimerais beaucoup être doué en street photo mais je n’ose pas assez. Parmi ceux que j’admire on peut citer Vivian Maier.

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Parmi tes photos, si tu ne devais en retenir qu’une seule, peux-tu nous présenter ta photo préférée et nous raconter son histoire?
S’il faut n’en choisir qu’une, alors la photo que j’ai intitulée « Usine tout en un – Pile ». C’est une de mes photos emblématiques, je l’expose régulièrement car pour moi c’est un concentré de ce que j’aime en urbex : des éléments usés jusqu’à l’os comme ce vieux fauteuil qui garde une classe certaine malgré son état de dégradation avancé, des couleurs délavées qui portent les marques du temps qui passe, tout ça dans un lieu dont on se demande ce que c’était.
L’usine tout en un est un lieu surprenant que des amis m’ont fait découvrir. « Tout en un » c’est parce que chaque pièce de cette ancienne usine avait semble-t-il un usage totalement différent de la pièce précédente : ici un salon, ensuite un atelier de taille de pierre, après une laiterie, un appartement, un garage… Et à chaque pièce de nombreux trésors à découvrir.

Usine tout en un – Pile – Tous droits réservés à Olivier Cretin
Quelle serait la prochaine photo que tu aimerais faire ?
J’adorerais visiter une prison abandonnée, je n’en ai encore jamais eu l’occasion.

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Imagine que l’on te donne un crédit illimité, quel projet photographique, dingue ou plus sage, aimerais-tu réaliser?
J’ai l’impression de toujours manquer de temps. Alors j’aimerais avoir un an devant moi, pour pouvoir faire un tour du monde et enfin aller visiter tous ces lieux abandonnés que j’ai repérés aux 4 coins de la planète.

Hôpital psychiatrique de l’electrochoqueur – Le clou du spectacle – Tous droits réservés à Olivier Cretin
Peux-tu nous raconter un de tes meilleurs souvenir pendant une séance photo et pourquoi pas également le pire?
En urbex, chaque exploration est une aventure. Un de mes meilleurs souvenirs reste l’exploration du bunker : il fallait se faufiler par un conduit d’aération, seul moyen d’entrer dans ce bunker souterrain. A tendance claustrophobe, j’ai du prendre beaucoup sur moi pour m’y enfiler, j’ai bien cru que j’allais renoncer. A l’intérieur, c’est un des lieux les plus impressionnants que j’ai pu explorer : un lieu laissé en l’état depuis la fin de la seconde guerre mondiale, avec tout le nécessaire pour abriter 50 soldats pendant des semaines et même des armes. J’en ai pris plein les yeux et j’ai vite oublié ma claustrophobie en découvrant tout ça !

Le Bunker – Une chambre de tir – Tous droits réservés à Olivier Cretin
Quant à mon pire souvenir, je crois que ça restera la maison que j’ai appelée « maison du dogue argentin » car la maison était gardée par ce gros chien d’attaque, qui nous attendait à la sortie.

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Si tu devais faire découvrir un photographe peut être encore méconnu, et un seul, à BonPlanPhoto et à ses lecteurs, qui proposerais-tu?
Ma « binôme », une amie avec qui je pars souvent en exploration, Tifa booo . Elle a un oeil différent du mien et elle se met en scène dans les lieux abandonnés. Elle fait aussi des photos extrêmes, en explorant d’autres facettes de l’urbex (par exemple en explorant des toits ou des souterrains).

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Un dernier mot?
Je pourrais parler de photo et d’urbex pendant des heures mais je vais m’en tenir là pour aujourd’hui. Pour en savoir plus sur ma passion, je vous invite à passer voir mon blog.

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Très sympa, d’autant plus que j’ai fait une visite urbex le week-end dernier ! De très belle photos et trouvailles ! 🙂