Pour jouer sur l’exposition de votre photo, vous pouvez intervenir sur trois paramètres qui sont le temps de pose, l’ouverture du diaphragme, et la sensibilité ISO du capteur. Ces trois paramètres forment ce que l’on appelle le triangle de l’exposition.
On a vu dernièrement la notion de temps de pose (ou durée d’exposition) et d’ouverture. Je vous propose de nous attarder sur la sensibilité ISO. Et bonne nouvelle, c’est le paramètre le plus simple à cerner. Et nous allons voir à quoi cela correspond, quelles influences cela peut avoir sur nos photos et comment s’en servir…
Qu’est-ce que la sensibilité ISO?
La sensibilité ISO du capteur correspond au gain d’amplification du signal électrique fourni par le capteur. De ces notions très techniques, il faut juste retenir que plus la sensibilité est forte, plus le signal émis par le capteur est amplifié. Et donc à réglage identique (vitesse, ouverture), la sensibilité va permettre de capter plus de lumière.
Ainsi en augmentant la sensibilité ISO de votre capteur vous avez une nouvelle possibilité de régler le temps de pose ou l’ouverture du diaphragme selon vos besoins.
Les ISO, anciennement ASA en argentique, sont une norme désignant l’unité de mesure d’exposition à la lumière. Cette mesure s’exprime sur une plage qui oscille généralement entre 50 et 6400 ISO. A noter que cela dépend directement de votre appareil photo, les derniers modèles ayant fait des progrès considérables.
Cette plage de valeurs se divise ensuite en plusieurs paliers : 50, 100, 200, 400, 800, 1600, 3200, 6400, … Chaque palier correspond à une sensibilité 2 fois plus importante que la précédente. Par exemple, si vous augmenter la sensibilité de 200 à 3200 ISO, vous rendez votre capteur numérique 16 fois plus sensible à la lumière.
Illustration …
Pour bien comprendre cela je vous propose un exemple. J’ai ressorti mon Cornet D-20 et j’ai fait une série de photos. Elles ont toutes été prises en mode manuel (on aborde les modes de prises de vue dans le prochain article). Et j’ai donc défini les mêmes paramètres d’ouverture et de vitesse pour les trois photos. Seule la sensibilité ISO est modifiée d’une photo à l’autre.
Voici les résultats …
On constate donc que plus on augmente la sensibilité plus la photo est lumineuse.
Comment régler la sensibilité ISO
Vous allez voir, régler la sensibilité ISO est très simple, mais cela dépend beaucoup de votre appareil photo. Donc encore une fois je vous invite à regarder le manuel d’utilisation de votre appareil.
Tout d’abord, il faut savoir que vous ne pouvez pas modifier la sensibilité ISO lorsque votre appareil est en mode automatique (c’est l’appareil qui décide). Il vous faudra être dans les modes semi-automatiques (Priorité Ouverture ou Vitesse) ou manuel.
De façon générale, il existe deux possibilités:
- Utiliser le bouton « ISO » qui vous permet de choisir la sensibilité désirée parmi des paliers proposer par votre appareil (50, 100, 200, 400, 800 et 1600, 3200, 6400, …)
- Choisir la « sensibilité Auto » qui utilisera la sensibilité ISO la plus basse possible pour obtenir une exposition normale en fonction des autres paramètres que vous avez fixés. Encore une fois, selon les appareils photos, cette fonction permet plus ou moins d’options.
Quelles autres influences sur vos photos?
Mais tout n’est pas parfait, car lorsque vous monter la sensibilité ISO, l’amplification du signal électrique du capteur génère une altération. Et elle se traduit directement dans l’image par des pixels parasites. Ils sont souvent de couleur verts ou rouges. On retrouve donc une perte de qualité des couleurs, de la netteté, et des contrastes. C’est ce que l’on appelle le bruit numérique, qui apparaît principalement dans les zones plus sombres ou uniformes.
Mise en situation
Pour illustrer tout cela, je vous propose un petit exemple. J’ai continué de jouer avec mes petits jouets et j’ai réalisé une série de photos en utilisant le mode Priorité ouverture. Mais l’ouverture du diaphragme est toujours la même avec f/4 pour toutes les photos. J’ai donc laissé l’appareil photo faire le reste. C’est à dire qu’il s’est donc occupé de définir la vitesse pour que mes photos soient le mieux exposées possible.
De mon côté j’ai fait évoluer la sensibilité ISO. j’ai commencé par les petites valeurs et augmenté vers les valeurs plus hautes.
A première vue, les photos semblent identiques puisque qu’on a la même ouverture, la vitesse ne jouant pas sur le rendu puisqu’elles sont réalisées sur trépied. Mais il faut regarder de plus près, je vous ai donc mis, pour chaque photo, un extrait de détails pour vous faire plus facilement une idée. Vous pouvez évidemment cliquer dessus pour voir plus de détails et donc constater que la montée ISO génère une altération, qui se traduit dans l’image par des pixels parasites.
Evidemment, les appareils haut de gamme gèrent mieux le bruit, et peuvent parfois faire des photos très correctes à des sensibilités ISO très élevées. Mais pour la majorité des appareils, on trouve une limite dans la montée de la sensibilité bien différente de la théorie. C’est propre à chaque boîtier, à vous donc de tester les limites de votre matériel, ce que je vous propose de faire dans l’article « Jusqu’à quelle sensibilité ISO je peux monter? »
A quel moment faut-il modifier la sensibilité ISO?
La principale règle à retenir est d’utiliser, dans la mesure du possible, la sensibilité la plus basse possible, on évite ainsi la présence de bruit numérique.
Concernant l’augmentation de la sensibilité ISO, il n’y a pas de règles et de valeurs prédéfinies puisque c’est un compromis entre une éventuelle perte de qualité et les conditions de prises de vue. Il faut juste retenir qu’on va chercher à augmenter la sensibilité ISO lorsque la lumière est faible, par exemple lorsque les conditions de prises de vue seront telles que:
- Vous arriverez à des vitesses d’obturation trop faibles (flou de bougé, sujet en mouvement)
- Vous arrivez à l’ouverture maximale de votre objectif ou de votre profondeur de champ désirée.
Pour bien comprendre tout cela je vous propose deux situations que j’ai rencontrées et où j’ai augmenté la sensibilité ISO:
Dans la pratique
- 100- 200 ISO – Extérieur ensoleillé.
- 200- 400 ISO– Nuageux.
- 400- 800 ISO– Intérieur sans flash.
- 800 – 1600 ISO– Basse luminosité.
- 1600, 3200 ISO – Spectacles, nuit.
Il vous appartient de faire vos essais pour adapter au mieux ces réglages à votre propre utilisation.
Dans la pratique, on ne change pas la sensibilité ISO à chaque photo. On choisit sa sensibilité ISO en fonction des conditions lumineuses du lieu une fois pour toutes. Et bien souvent toutes les photos de la série seront réalisées à cette sensibilité.
Il faudra juste bien penser à régler de nouveau la sensibilité ISO si vous changer de pièce ou de conditions d’éclairage! Au début on oublie, mais rapidement on prend l’habitude de changer ces réglages.
La sensibilité ISO peut vous sauver!
On va donc augmenter la sensibilité lorsque les conditions de prise de vue vont se dégrader. Mais attention pour limiter la perte de qualité liée à la haute sensibilité, il ne faudra augmenter les ISO que si vous n’avez pas le choix, c’est donc une histoire de compromis!
Ceci dit, pour un choix esthétique, on peut tout à fait utiliser une haute sensibilité, en particulier en noir et blanc. On peut vouloir du bruit numérique pour rappeler le grain argentique.
Et vous, avez-vous déjà modifié la sensibilité ISO? Si oui dans quelles circonstances?
N’hésitez pas à laisser un commentaire en bas d’article ou à m’envoyer un petit message en utilisant le formulaire de contact.
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Cet article fait partie de la série de cours Débuter en photographieCours suivant: Les différents modes de prise de vue de votre appareil photo |
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